Theodramatik und Theatralität. Ein Dialog mit dem Theaterverständnis von Hans Urs von Balthasar, éd. V. Kapp, H. Kiesel & Kl. Lubbers

Col.
Theology - reviewer : Albert Chapelle s.j.
Ce volume contient des conférences données à Passau et à Göttingen lors de deux colloques interdisciplinaires de théologie et de théorie de la littérature. Le but en était de discuter la Théodramatique de H. U. von Balthasar, et plus généralement les concepts de «théodramatique» et de «théâtre du monde».
Les quatre premières contributions étudient l'oeuvre de B. Aloïs M. Hass met en évidence l'analogie entre théâtralité et dramatique. La vision théologique de B. reconnaît, dans la représentation théâtrale du jeu, la présence du drame du salut. Comme dans une somptueuse allégorie, le rôle du personnage devient la mission de la personne sur la scène du monde. Dieu et les libertés sont auteurs, acteurs et spectateurs de l'action. B., cependant, ne succombe pas à la tentation, dite hégélienne, de réduire le drame personnel au cas particulier d'une histoire universelle. St. Grätzel rappelle à cet égard le combat constant de B. depuis l'Apocalypse de l'âme allemande jusqu'à la Theodramatik. M. Bieler présente la doctrine trinitaire de B., les paradoxes de l'auto-communication de la charité divine dans le Crucifié et le drame des personnes humaines prises au jeu sérieux de l'amour.
Les réponses aux objections sur la kénose intradivine retiendront l'attention du théologien (p. 60-66). V. Kapp (p. 71-97) dégage la signification du concept de théodramatique dans un monde devenu mondain (p. 13) et par là même témoin de l'humble donation de soi du Créateur. La Theodramatik surmonte enfin un conflit trop habituel entre l'Église et le théâtre. Le débat n'était pas sans fondement, car le jeu de scène n'est pas seulement catharsis, mais illusion qui distrait du drame de la vie, du salut. La Theodramatik paraît surmonter ces antinomies puisque la dramatique divine, le drame du Christ et le tragique de la grâce peuvent être reconnus comme l'horizon et le modèle originaire de la représentation et de la fiction théâtrales (cf. Le Soulier de Satin). La théologie peut y trouver, loin d'un formalisme dit scientifique, l'inspiration et les catégories indispensables à une époque qui s'imagine héritière du christianisme et dépourvue de métaphysique.
La deuxième et plus large part du volume n'étudie pas directement l'oeuvre de B. La contribution de M. Tietz sur le théâtre du monde dans le baroque espagnol souligne la distance entre recherche historique sur l'oeuvre de Calderon et ce que le regard poétique de B. y découvre de paradigmatique. R. Zaiser voit une théologie négative dans le théâtre du monde de Pirandello. Son interprétation athée de Derrida ne s'impose peut-être pas, mais elle met en lumière la différence entre la présence substantielle chez B. des acteurs humains et divins et leur absence, sans adresse connue ni signalement possible, chez Pirandello. Signalons encore parmi d'autres le texte de D. Brisemeister sur B. et R. Schneider et le «supplément» de Th. Kühn consacré… au service funèbre de la princesse Diana.
La figure européenne de B. et sa puissance créatrice ressortent de ces pages où compétence, culture et foi s'allient suivant une des meilleures traditions allemandes. - A. Chapelle, S.J.

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