Du moment qu'était proclamée la séparation complète de l'Église et
de l'État en France en 1905, modifiant ainsi le régime des cultes,
il s'avérait nécessaire de repenser toute forme de théologie
politique. Les exposés ici réunis traitent tout à la fois des
«héritages» (Machiavel, Hobbes, Montesquieu, Tocqueville Weber),
des réflexions surgies en lien direct avec la législation de 1905
(Blondel, Maurras, Maritain) ou face aux totalitarismes nés peu
après, en particulier le fascisme et le nazisme, et des réflexions
qui, dans les dernières décennies du 20e siècle, ont dû aborder les
questions de la liberté religieuse et du pluralisme. Comme dans le
cas de bien d'autres ouvrages qui traitent de pareils sujets, on ne
peut que constater une fois encore que le christianisme est
d'autant moins indifférent au monde ambiant dans lequel il est
concrètement vécu - la réciproque étant presque tout aussi vraie -
que tout ce qui est humain ne lui est pas étranger. Et que dès lors
les chrétiens sont amenés à réfléchir sans cesse à la manière dont
ils vont articuler leur foi et leur vie en société. - B.J.