Prêtre français, membre de la Société des Auxiliaires des Missions,
E. Pezet (1923-2008) se met en 1956 au service d'un diocèse du
Nord-est de la Thaïlande. Tout en partageant les rudes conditions
de vie de la population rurale, il éprouve douloureusement le fossé
entre une proposition peu inventive du message chrétien et une
culture profondément marquée par le bouddhisme Theravâda. Il décide
alors d'étudier ce bouddhisme et surtout de partager longuement
l'existence ascétique et contemplative de moines dans la tradition
«de la forêt». Ces démarches n'étant guère comprises et appréciées
par les autorités catholiques du pays d'accueil, Pezet finira par
rentrer en France. Cet échec apparent n'enlève rien à
l'authenticité de cette courageuse expérience ni à la profondeur de
ses réflexions sur une rencontre, au plan spirituel, de l'évangile
et du message du Bouddha. «Se laisser prendre dans un engrenage qui
peut et doit mener fort loin: consentir à écouter, puis chercher à
comprendre, puis accepter de recevoir, puis être persuadé qu'on a
quelque chose d'irremplaçable à recevoir…». La publication
soigneusement annotée de lettres (p. 11-140) et d'essais (p.
153-373) inédits ou peu accessibles permet de découvrir une figure
de pionnier (voir www.edmondpezet. org). - J. Scheuer sj