L'ouvrage, écrit par un prof. de l'Univ. de la Sainte-Croix (Rome),
traite d'un thème des plus classiques et déjà très étudié
- l'herméneutique du concile Vatican ii, plus
spécialement de la constitution Lumen gentium -,
mais il entend le faire de manière assez novatrice. Une
Église incarnée dans l'histoire : le titre annonce le
programme ; il s'agit de mettre en évidence le caractère
historiquement situé du concile, de sa préparation et de sa
réception. Après un premier chap. consacré à l'herméneutique du
concile, les trois chap. suivants étudient chacun un thème
ecclésiologique majeur : la définition de l'Église, le lien
entre Église et Esprit Saint et enfin l'adage extra
Ecclesiam nulla salus. Chacun de ces chap. est traité de
manière identique, selon une approche très historique. Cette
méthodologie permet à l'A. de mettre en exergue quelques points
d'attention, comme la nécessité d'être plus conscient des
soubassements philosophiques et sociologiques de bien des concepts
ecclésiologiques. Et s'il entend se démarquer aussi bien d'une
herméneutique de la rupture que d'une herméneutique de la
continuité, entendue comme simple répétition, l'A. se situe très
clairement dans le sillage du discours de Benoît xvi à la
curie romaine (2005). Emblématiques à cet égard sont l'insistance
sur la continuité de l'unique sujet Église ou encore le rejet de la
thèse d'A. Acerbi sur les deux ecclésiologies à l'oeuvre
dans Lumen gentium. L'ouvrage serait-il un ultime
témoin d'une approche déjà dépassée du concile, les limites des
débats sur l'herméneutique conciliaire apparaissant aujourd'hui
plus clairement ? Pas si sûr, dans la mesure où il parvient à
mettre en lumière des aspects non encore honorés du dernier
concile. - B. Lesoing c.s.m.