La tradition judéo-chrétienne repose sur la certitude que Dieu est révélé aux hommes, qu'il s'est fait connaître à eux, et que le langage humain a servi d'instrument à cette communication. Conjointement, cette tradition est, de toutes les grandes traditions religieuses et culturelles, celle qui se montre la plus exigeante quant à l'affirmation de la transcendance et de la sainteté du «Nom incommunicable». La révélation judéo-chrétienne implique d'une part que l'on reconnaît au langage humain - et du même coup aux représentations auxquelles il se réfère directement - la capacité d'exprimer valablement la réalité divine. Mais d'autre part, en même temps qu'elle insiste sur cette validité, elle est à l'origine d'un examen critique du langage qui en fixe les limites et qui précise son inaptitude à fournir une expression adéquate de Dieu. (…). Il y a à la fois validité et inadéquation. «L'athéisme peut naître d'une réaction contre des systèmes de pensée ou des attitudes qui rabaissent ce mystère au niveau du monde. Mais lui-même, dans la mesure où il est un athéisme véritable, se situe, par définition, au plan d'une immanence close sur soi, de l'homme et du monde. On ne peut parler de purification que lorsque nos modes de penser, de formuler et d'agir sont éprouvés au feu de la Transcendance.» Il était important que ces exigences fondamentales soient clairement rappelées à une époque parfois tentée de les négliger. - P. Lebeau sj
La tradition judéo-chrétienne repose sur la certitude que Dieu est révélé aux hommes, qu'il s'est fait connaître à eux, et que le langage humain a servi d'instrument à cette communication. Conjointement, cette tradition est, de toutes les grandes traditions religieuses et culturelles, celle qui se montre la plus exigeante quant à l'affirmation de la transcendance et de la sainteté du «Nom incommunicable». La révélation judéo-chrétienne implique d'une part que l'on reconnaît au langage humain - et du même coup aux représentations auxquelles il se réfère directement - la capacité d'exprimer valablement la réalité divine. Mais d'autre part, en même temps qu'elle insiste sur cette validité, elle est à l'origine d'un examen critique du langage qui en fixe les limites et qui précise son inaptitude à fournir une expression adéquate de Dieu. (…). Il y a à la fois validité et inadéquation. «L'athéisme peut naître d'une réaction contre des systèmes de pensée ou des attitudes qui rabaissent ce mystère au niveau du monde. Mais lui-même, dans la mesure où il est un athéisme véritable, se situe, par définition, au plan d'une immanence close sur soi, de l'homme et du monde. On ne peut parler de purification que lorsque nos modes de penser, de formuler et d'agir sont éprouvés au feu de la Transcendance.» Il était important que ces exigences fondamentales soient clairement rappelées à une époque parfois tentée de les négliger. - P. Lebeau sj