L’interprétation patristique et, plus précisément, l’interprétation allégorique des textes de la Bible, telle que l’ont pratiquée certains des Pères de l’Église, conserve-t-elle une quelconque légitimité après près de quatre siècles de critique exégétique ?
On sait ce que la lecture de l’exégèse patristique doit à Henri de Lubac pour sa réhabilitation. Du point de vue de la pensée, par sa réflexion sur le surnaturel1, il a montré l’importance pour la réflexion chrétienne d’un retour à la Tradition2 et aux textes des Pères pour dépasser la théorie, moderne et finalement relativement stérile, de la « nature pure » et donner de l’existence humaine une conception plus unifiée et dynamique, et plus accessible à la raison contemporaine3. Cette réflexion sur le surnaturel s’est doublée d’un travail fondamental et essentiel sur les méthodes et…