Le vrai dialogue présuppose la foi en la coexistence de systèmes différents disposant des mêmes prérogatives de s’exprimer, de se vivre de leur propre vie. Il n’est rien de plus dissolvant pour des religions que la croyance à une vérité unique absolument absolue dans un monde humain qui se définit par son ordre relatif. « L’unitarisme », en matière de dogme, est aussi dangereux pour l’humanité que l’irruption, dans nos sociétés contemporaines, des idées fixes, de l’absolutisme de l’absolu qui finit souvent par épouser le totalitarisme. Le pire danger pour le dialogue consisterait à laisser planer les équivoques et à ne pas aller jusqu’au bout de la clarification en parlant à cœur ouvert1.
I Le dialogue, un thème lahbabiien
En 1954, la thèse de doctorat de Mohamed Aziz Lahbabi (1923-1993) paraît aux Presses universitaires de France. On a…