Bien que violemment contesté, surtout au XVIIIe siècle dont il contredisait l'optimisme sur la nature humaine, le péché originel a laissé une trace chez certains penseurs (Kant, Fichte, Hegel et d'autres). Qu'il revienne sous une forme sécularisée est l'indice qu'il désigne une réalité existentielle irréductible, ce qui invite à un réexamen de sa nature et de sa fonction dans le dispositif dogmatique chrétien. À la différence du Concile de Trente, Vatican II ne s'est pas directement occupé du péché originel, mais on le retrouve dans les débats ultérieurs, notamment dans les récents catéchismes. Face d'ombre de notre condition humaine, «revers» de la Bonne Nouvelle, le péché originel ne livre sa vérité que s'il est mis en relation avec la promesse de salut.