Dès le deuxième de ses Entretiens spirituels, qui constituent son premier livre rédigé en allemand entre 1294 et 1298, et qui sont le creuset de sa pensée, Eckhart donne une importance décisive à l’esprit libre. S’adressant aux novices dominicains avec lesquels il discutait le soir, il peut paraître étonnant qu’il leur préconise d’avoir l’esprit libre. On s’attendrait plutôt à ce qu’il leur propose, par exemple, de suivre les étapes de la vie spirituelle, comme Guillaume de Saint-Thierry dans La Lettre d’or, ou comme Jean Climaque dans L’échelle sainte. De plus, la définition qu’il donne de l’esprit libre n’est pas une remarque incidente, mais une constante de sa pensée que l’on retrouve tant dans ses sermons que dans son œuvre latine, en particulier dans le Commentaire de la Sagesse, même si les termes pour en rendre compte…
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