Aux fondements de la liberté religieuse. Église, judaïsme et islam
Éd. DivryTeologia - reviewer : Paul Detienne s.j.
La liberté religieuse, telle qu'elle est présentée dans Dignitatis humanae n'est ni un indifférentisme religieux, ni un laïcisme, ni un relativisme moral. Le rôle de l'État vis-à-vis des religions (son devoir envers la vraie religion), tel que proposé par Pie XII (Ci riesce 1953), n'y est pas mentionné. L'A. insiste sur la compétence indirecte de l'Église en matière profane et sur l'incompétence directe de l'État en matière religieuse. S'ingéniant à démontrer l'homogénéité de doctrine dans l'avant et dans l'après Vatican II, il y reconnaît une réelle discontinuité de l'engagement prudentiel de l'Église. Il relève un manque de connexion d'ensemble entre Vatican II et le magistère préconciliaire: la nouvelle ligne se trouve un peu juxtaposée à l'ancienne. L'enseignement social de l'Église a entériné un développement de la doctrine, dû à une situation politique nouvelle, laïque et pluraliste. Jean-Paul II accepte la liberté de changer de religion. Le dialogue interreligieux, s'il évite le syncrétisme, ne promeut pas l'indifférentisme au nom de la liberté religieuse. Dans le droit canon, le droit d'annoncer l'Evangile précède, de manière vitale pour l'Église, le droit à la liberté religieuse. Le terme prosélytisme a malheureusement acquis une connotation négative. Hans Küng est qualifié d'ancien théologien catholique. L'ouvrage est enrichi de plusieurs index et d'une abondante bibliographie. Recommandé. - P. Detienne sj