Comme pour certaines personnalités de premier plan, l'Édit de
Nantes n'est plus à présenter. Du moins pourrait-on le croire. S'il
est incontestable qu'il fut un événement majeur de l'histoire de
l'Église des Temps Modernes, ses interprétations sont légion et
souvent divergentes. Un des premiers mérites de ce recueil qui
compte 27 contributions est d'avoir amené des auteurs catholiques
et protestants à revisiter cet Édit et à nuancer ce que les uns
portèrent aux nues et que les autres décrièrent à grands cris. Les
études ont été réparties en six séries. La première (un seul
article) traite de la date de l'Édit. La deuxième s'intéresse plus
particulièrement à ce que l'on pourrait appeler les «préludes» à
l'Édit. On rencontre dans la troisième section divers négociateurs
du texte. La réception de l'Édit est au centre de la quatrième
partie, la suivante s'intéressant avant tout à ses interprétations
et la dernière en étudiant quelques suites.
On termine un tel livre en étant fort impressionné par la qualité
des études. Mais bien évidemment ce qui mérite d'être souligné,
c'est - même si l'ouvrage n'est pas une synthèse sur le sujet - la
conclusion d'ensemble: l'Édit de Nantes fut non pas une
reconnaissance de la tolérance, mais un ensemble de dispositions
maîtrisant l'intolérance et permettant à des frères ennemis de
coexister sans trop de heurts et malheurs.
Entre autres annexes, signalons la présence de résumés en français
au début de chaque article, traduits en anglais et en allemand en
fin de volume. - B.J.