Docteur en théologie et en droit canon à l'Université du Latran, P.
Rodríguez García (1933) est le fondateur de la Faculté théologique
de l'Université civile de Navarre à Pampelune. On ne précise pas
quand et pourquoi il entra à l'Opus Dei. Il enseigna d'abord à
Madrid où il supervisa la partie théologique de «La grande
encyclopédie Rialp» en 1963 et dirigea en 65 la revue «Palabra»
pour prolonger l'action de Vatican II. Il lança aussi avec deux
théologiens «La Biblioteca de teologia» pour répercuter la
rénovation théologique voulue par le concile. Créateur à Madrid
d'un cercle théologique mensuel pour discuter entre théologiens, il
y adjoignit un symposium annuel ouvert à tous les Espagnols. C'est
dans ces réunions qu'il rencontra les grands théologiens et surtout
A. García Suárez avec lequel il collabora intimement. Rodríguez
précisa alors sa conception d'une «théologie au service de la
mission de l'Église, fidèle à la tradition et aux besoins actuels».
En 66, il réunit un groupe de professeurs pour former le noyau de
la Faculté de théologie voulue par le fondateur de l'Opus Dei et
rattachée à l'Université de Navarre. Il y commença en 66 un cours
sur l'Église, mais au début de 67 partit pour Louvain, Genève et
ailleurs afin d'étudier l'organisation des Facultés de théologie et
l'oecuménisme en particulier. En 68, il sera l'un des deux seuls
Espagnols présents à Uppsala pour la 4e Assemblée Mondiale du
Conseil OEcuménique des Églises. Congar lui infusa son goût pour
l'ecclésiologie et pour le rôle du laïcat. En août 67 il s'installa
définitivement à Pampelune où il participa à l'élaboration des
statuts de la Faculté, du plan des études et de l'esprit de la
formation. Il enseigna le dogme et créa un esprit de collaboration
entre professeurs. De 69 à 82 il dirigea la revue «Scripta
theologica». Rodríguez voulait une théologie fidèle au concile et à
son interprétation par Paul VI. En 89, avec d'autres, il publia une
édition critique du «Catéchisme romain» issu de Trente, qui aida à
la rédaction du «Catéchisme de l'Église catholique» en 92. Pendant
toutes ces années, il publia énormément et sa bibliographie
complète est là pour le prouver. En 35 ans, la Faculté elle-même a
publié plus de 220 livres, ce qui est énorme et suppose un beau
capital pour les financer.
Très humain, homme de dialogue, Rodríguez s'est fait beaucoup
d'amis dont 42 ont accepté de participer à cet hommage pour ses 70
ans. Les articles ont été groupés en 4 parties reprenant les
principaux centres d'intérêt du jubilaire: 1/-Théologie et
histoire: Dieu et la beauté, temps-éternité, Rodríguez historien de
la théologie. 2/- L'Église et le temps: «Lumen Gentium», les
Églises particulières, Église et eucharistie, mission ecclésiale de
J.M. Escriva, l'affaire Lefebvre, la liberté et ses
conditionnements, etc. 3/- Le ministère dans l'Église: les
structures de l'Église, rôle des charismes, le diaconat, épiscopat
et prélatures personnelles, le principe de subsidiarité et pouvoir
papal, etc. 4/- La route vers l'unité: unité et pluralisme dans la
foi, Églises et communautés ecclésiales, Chalcédoine et la
primauté, rôle de Pierre dans le dialogue oecuménique, le dialogue
avec les méthodistes, les conciles chez G. Florovsky, dialogue
entre un protestant et P.Rodríguez, etc.
Impossible de développer tant soit peu ces titres qui couvrent 900
pages, magnifique hommage à un savant qui n'a pas ménagé ses
efforts pour faire progresser la pensée théologique en Espagne et
qui a touché avec tant de bonheur à tant de sujets. - B. Clarot sj