Danser en plein séisme ou l’énergie de la foi

R. Scholtus
Teologia - reviewer : André Haquin

Le petit livre de Robert Scholtus, consacré à l’« Énergie de la foi » comporte onze chapitres dont dix ont déjà été publiés dans diverses revues. Il nous dévoile la personnalité de son auteur : un lettré, croyant, au sein d’une société qui a émigré ailleurs, un homme de culture qui entre en dialogue avec ses contemporains engagés dans le combat de la foi, entre doute et certitude. Le philosophe vs le théologien s’affrontent tout en étant complémentaires dans leur quête et leurs espoirs. Au total, c’est une vaste mosaïque qui apparaît ou un diptyque qui se dévoile petit à petit à travers le « Courage de la foi » et l’« Évangile en partage ».

Croire, c’est d’abord « Vouloir croire » (chap. 1) si l’on suit P. Tillich : « La foi est centralement une préoccupation ultime et ainsi comprise, ni la science moderne, ni aucune sorte de philosophie ne peuvent l’ébranler… ». La foi est aussi une « Force désarmée » (chap. 2), l’« Espérance pour mémoire » (chap. 3). Puis il est question de l’« Ambition des serviteurs inutiles » (chap. 4), de la « Sainteté pour tous » (chap. 5) qui présente également les « Saintetés hérétiques », celles du gnostique et du pélagien. La première partie s’achève avec la « Bien-veillance » (chap. 6) qui imite la charité de Dieu (« Vouloir du bien à autrui ») et la fraternité évangélique (« Jamais sans les autres »).

Dans l’« Évangile en partage », on trouve une réflexion éclairante sur « Évangéliser ? mais encore » (chap. 7) qui suggère notamment la figure du « passeur » et du « constructeur de ponts ». Puis viennent « L’insolence de la parole » (chap. 8), « Les rudes avertissements de l’hérésie poétique » (chap. 9), « La lettre et la voix », consacré à Péguy (chap. 10) et enfin « L’Évangile selon Erri » (chap. 11). L’Envoi évoque la parabole des fils du père miséricordieux. L’aîné figurerait le théologien incapable de transmettre la Parole de vérité qui l’habite et le cadet, le philosophe à l’étroit dans sa vie misérable, l’exilé volontaire « qui témoigne de l’exil essentiel de tout homme ». — A.H. 

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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