Des Louanges. Entrer dans le psautier

André Wénin
Sacra Scrittura - reviewer : Véronique Fabre

André Wénin, professeur émérite de l’Université de Louvain, avait publié en 2001, Le livre des Louanges : entrer dans les Psaumes, dont une deuxième édition remaniée est sortie en 2008. Une refonte de ces ouvrages nous est offerte ici, avec notamment une attention particulière à la question de l’unité du psautier et de sa « progression » (cf. p. 6). Après avoir rappelé le mouvement du livre vers la louange, l’A. nous en livre une clé de lecture : « La prière serait-elle donc un mouvement dont le Psautier témoigne à sa façon dans son avancée à l’aveugle, boiteuse et tâtonnante, une avancée qui ne se livre qu’au lecteur qui la cherche ? Heureux l’homme qui marche…, dit son incipit. Le type de cette marche, c’est celle des fils d’Israël qui passent la mer des Joncs à pied sec, en s’arrachant à l’angoissante servitude égyptienne pour se lancer dans une aventure de vie et de liberté. C’est ainsi que le récit de cette traversée au chap. 14 de l’Exode fournit la matrice essentielle de la prière des psaumes » (p. 8). Les lignes suivantes pointent le passage du cri d’Israël vers Yhwh « où peur et foi s’entrecroisent inséparablement » à la louange du cantique d’Ex 15, « la jubilation de la vie qui naît de la mort ». Cette introduction inspirante nous conduit au premier chapitre qui présente l’histoire récente de la recherche avec l’attribution traditionnelle du Psautier à David, et les ressorts de la poésie hébraïque. Le chap. ii scrute les deux principaux genres littéraires du livre : la supplication et la louange, et l’articulation entre les deux. Le chap. iii considère l’ouverture du livre (Ps 1 et 2), sa finale (Ps 146 – Ps 150), et s’arrête sur le Ps 22 : Quand le cri se change en louange. Le chap. iv en vient finalement aux traces d’unification du livre : les cinq livres ; les lignes transversales que sont la loi, la justice et les méchants d’une part, le roi et le Roi d’autre part ; les groupements de psaumes avec ici le Hallel égyptien (Ps 113 – 118) et son prolongement du grand Hallel (Ps 136). L’ouvrage s’achève avec une ouverture intitulée : Des psaumes pour entrer dans la sagesse. L’ensemble est d’une grande richesse, et synthétise beaucoup d’éléments parfois épars. Mais une question subsiste : ne pourrait-on articuler davantage la dimension sapientielle des Psaumes avec leur dimension priante et leur dimension royale ? L’ouvrage d’Etienne Grenet pourrait être intéressant en ce sens : Unité du « je » psalmique (cf. NRT 142, 2020, p. 319). — V. Fabre

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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