Designs for the Church in the Gospel of John

R. Alan Culpepper
Sacra Scrittura - reviewer : Gonzague de Longcamp c.s.j.

Le présent volume est un véritable trésor. L’A. y a rassemblé 34 études publiées tout au long de 40 années de carrière, entre 1980 et 2020. Le titre de l’ouvrage renvoie aux articles strictement ecclésiologiques rassemblés dans la 6e partie. Pourtant, l’ordonnancement éditorial permet – tel un puzzle – de laisser apparaître la figure d’une recherche : celle de la forme (design) de l’Église.

Les articles sont donc organisés en 7 sections auxquelles s’ajoute une dernière en forme de postface. Dès l’introduction (1re partie), la question ecclésiologique affleure à travers le questionnement sur la communauté johannique, ses tendances inclusives ou exclusives et ses relations avec le judaïsme. De manière plus indirecte, la 2e partie jette un regard sur l’ecclésiologie à partir de la tradition johannique. Après avoir analysé les principaux éléments littéraires de l’évangile (3e partie), l’A. s’intéresse au Prologue et à son éthique (4e partie). Quand on sait l’importance que Culpepper accorde à ce passage dans la trame narrative de l’évangile, on peut dire que cette partie pose des fondements de l’ecclésiologie future.

Les 5e et 6e parties rassemblent des articles consacrés à la lecture de péricopes évangéliques. On pénètre ainsi au cœur du tableau avec les articles consacrés aux chapitres 19 à 21 intitulés designs for the Church. On peut résumer ainsi les apports principaux de l’A. à l’ecclésiologie johannique :

1. L’ecclésiologie est souvent considérée comme un thème périphérique de la théologie johannique. Or, par ses états des lieux réguliers, il montre l’intérêt croissant des exégètes pour cette question. On constate ainsi avec lui l’apport de l’exégèse narrative à la question ecclésiologique.

2. Il insiste à raison sur la centralité de la narration de la passion johannique pour l’ecclésiologie, tout en montrant les liens nécessaires qu’elle entretient avec les discours d’adieu et les récits de la résurrection.

3. Une approche narrative des textes permet une riche articulation entre symbolisme et histoire. Ce faisant, on peut interpréter des scènes comme Jn 19,25-27 en en comprenant le potentiel ecclésiologique, sans tomber dans des excès de symbolisme qui ont pu avoir cours, particulièrement dans l’ecclésiologie catholique.

4. L’étude de l’imagerie ecclésiale de l’évangile de Jean n’est pas nouvelle. Dès l’époque patristique, on a pu analyser et commenter des passages comme le bon pasteur ou la vigne. L’intérêt de la démarche de l’A. est d’inscrire ces thèmes dans la trame narrative de l’évangile et donc en relation avec l’auditorat potentiel.

5. Les nombreux articles que l’A. a consacrés à Jn 21 permettent de renouveler de manière fructueuse la question des rapports de l’épilogue avec le corps de l’évangile et par-là le rôle de la communauté johannique et l’autorité du disciple que Jésus aimait. En effet, pour lui, l’évangile présente l’idéal de ce que la communauté johannique devrait être plus qu’il ne reflète ce qu’elle vit.

On ne peut que se réjouir que toutes ces études aient été rassemblées dans un tel volume qui fait référence pour l’ecclésiologie johannique. — G. de Longcamp c.s.j.

newsletter


the review


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80