Les collections «Old Testament Guides» et «New Testament Guides»
ont rendu d'énormes services aux enseignants et étudiants de tous
les horizons. Cette réédition des deux premiers volumes de la série
Old Testament adopte un nouveau format, légèrement plus grand que
celui de la première édition, et ajoute à la présentation de la
Genèse et de l'Exode une introduction générale à ces livres par J.
Goldingay. Cette première partie offre un aperçu des nombreux
problèmes d'interprétation que pose la lecture de Genèse et Exode
depuis deux siècles, avec une insistance sur les nouvelles
perspectives ouvertes par la théologie de la libération et les
lectures féministes.Gn 1-11 est sans doute l'un des ensembles les
plus discutés de l'AT. J.W. Rogerson choisit de centrer sa
présentation sur l'histoire de l'exégèse de ces dernières décades
afin de permettre aux lecteurs de mieux s'orienter dans la vaste
littérature sur le sujet (exégèse classique, courant féministe,
théologie de la libération, mouvement écologiste…). Un dernier
chapitre passe en revue les principaux problèmes d'interprétation
inhérents à la lecture de Gn 1-11.R.W.L. Moberly, dans son
introduction à Gn 12-50, part d'une hypothèse personnelle sur les
récits patriarcaux: ces récits sont d'origine pré-israélitique et
ils ont été intégrés après coup dans la tradition officielle du
Yahwisme mosaïque au prix de certaines révisions (p. 104-106, 152).
Après une description sommaire de Gn 12-50, un chapitre entier est
consacré à l'exégèse de Gn 22,1-19 pour illustrer les
particularités des récits patriarcaux. Quoique ces pages soient
intéressantes en elles-mêmes, le lecteur aurait sans doute préféré
lire quelque chose sur le style propre aux récits patriarcaux (cf.
Gunkel et Westermann). Les questions de composition et de datation
sont traitées avec équilibre, mais certains lecteurs resteront sur
leur fin parce que M. donne parfois l'impression de «noyer le
poisson». Un paragraphe sur l'histoire de l'interprétation - très
instructif malgré sa brièveté (p. 167-172) - se limite
malheureusement à nouveau au texte de Gn 22,1-19.
W. Johnstone subdivise son exposition en quatre chapitres:
problèmes historiques, institutionnels, littéraires et
théologiques. Le chapitre sur l'historicité est un petit joyau du
genre qu'il vaut la peine de lire et relire. Citons au moins une
phrase: «This complex narrative is the medium for expressing a
prior religious tradition: the historical event is not the source,
but the vehicle, not the basis but the confirmation, not the proof
but the proving-ground» (p. 204). Les chapitres sur les
institutions parlent de la loi et de l'alliance. En ce qui concerne
les problèmes littéraires, W.J. propose une solution personnelle,
proche des études d'E. Blum: une D-version serait suivie d'une
P-edition. Cette partie sera sans doute davantage
discutée. Le dernier chapitre sur la théologie se base sur les
hypothèses du chapitre précédent (le nom divin YHWH, théologie de
la D-version et de la P-edition). L'introduction se
recommande d'elle-même malgré quelques rares faiblesses. - J.-L.
Ska, S.J.