Journal d'un théologien 1946-1956, éd. Ét. Fouilloux
Y. CongarTeologia - reviewer : Bernard Joassart s.j.
Intérêt de ce «journal»? Excepté ce qui ouvre le volume, «Mon témoignage», où Congar expose comment il s'est engagé dans la recherche oecuménique, il s'agit de témoignages à chaud. Pas de relecture du style mémoires (sauf précisément «Mon témoignage» qui aurait pu se continuer sous cette forme), qui n'échappent jamais totalement à la loi du plaidoyer dans lequel l'A., plus ou moins consciemment, tend à se justifier. Est-ce à dire que Congar s'efface derrière ces notes? Loin de là! Le tempérament entier du dominicain, qui se meut difficilement dans les arcanes ecclésiastiques, s'affirme à chaque ligne, et les «psy» de toute obédience auraient de quoi se délecter à relever les contours d'une personnalité qui manifestement entend bien avoir toujours raison.
Nous n'en dirons pas plus sur ce volume . Nous renvoyons à l'excellent ouvrage publié il y quelques années par Ét.F., Une Église en quête de liberté, qui relate de manière plus suivie, entre autres les péripéties du Saulchoir et de Congar pour les années concernées. Cf. NRT 121 (1999) 110. Tout ceci, en définitive, témoigne de la perpétuelle tension entre recherche théologique et magistère, surtout le magistère romain.
Un seul regret ou plus exactement une seule question. Ét.F. signale l'existence, pour l'époque concernée, de quatre journaux de voyages, dont trois au Proche-Orient, non repris ici, mais dont il nous dit qu'ils sont «à caractère fortement oecuménique» (p. 13). N'en connaissant pas le contenu, il est difficile de se prononcer sur leur intérêt. Mais si «à caractère fortement oecuménique» ils sont, n'aurait-il pas été intéressant de les joindre à la présente publication, vu l'importance de l'oecuménisme dans l'oeuvre de Congar, domaine dans lequel il fut particulièrement chicané? - B. Joassart, S. J.