Disposée en trois parties égales, cette thèse (ou ces trois
thèses!), présentée(s) au Centre Sèvres par un jésuite mexicain,
repart de l'oeuvre d'Yves Congar, entièrement traversée jusqu'en
1984, où se clôture le bilan de la «première théologie du laïcat».
La deuxième partie, «l'Église et l'apostolat des laïcs» prend son
départ avant la veille du Concile (non sans un détour par Origène,
Tertullien et Cyprien), relit Vatican II comme le moment où la
communauté précède les ministères, et examine la réception du
Concile, notamment dans le rapport Église-monde (ou Royaume de
Dieu-oeuvre terrestre). La troisième partie considère «l'Église
tout entière ministérielle au service des pauvres (1965-2003)»,
avec la lente ouverture des ministères ecclésiaux aux laïcs, et la
répercussion de cette conception d'une «Église ministérielle» sur
les ministères pastoraux. Le dernier chapitre, «la ministérialité
de l'Église au service des pauvres» représente sans doute un
inestimable résultat de la recherche, avant même la conclusion
générale. On ne peut que saluer l'analyse fouillée de l'oeuvre
congarienne, admirer la traversée du Concile et des théologiens
contemporains (de Schillebeeckx à A. Faivre), et surtout, être
intéressé par cette «Église ministérielle» qui peut néanmoins faire
sa place au diaconat (mais hélas, bien peu à la vie consacrée). Une
impressionnante bibliographie (40 pages) et un très utile index des
personnes achèvent de faire de cette impressionnante recherche un
indispensable outil de travail dans les difficiles questions des
responsabilités ministérielles et sacramentelles en discussion
aujourd'hui. - Noëlle Hausman scm