Cette 4e édition, profondément remaniée et notablement augmentée,
comporte une introduction générale et quatre parties principales.
L'introduction précise l'identité de la théologie fondamentale, son
développement au cours de l'histoire et son articulation actuelle
d'après les plus récents documents du Magistère. Un premier
chapitre étudie l'accès à la révélation, de la recherche du sens à
l'accueil de la parole divine. Il détaille les grandes étapes de
cette démarche du début du XXe siècle à nos jours, avec une bonne
présentation des auteurs qui ont marqué cette évolution; il examine
le passage de l'écoute de la parole à l'acte de foi et s'efforce de
classer synthétiquement les opinions ainsi recueillies. Le deuxième
chapitre présente la révélation chrétienne comme la parole
universelle et définitive de Dieu à l'humanité. Un troisième
chapitre développe en conséquence une christologie fondamentale:
quelle certitude historique avons-nous de l'existence de Jésus de
Nazareth, du contenu de son enseignement et du fait de sa
résurrection? Jusqu'à quel point cela permet-il une «vie de Jésus»
(bon exposé des quatre étapes récentes de cette démarche) et une
approche de son mystère? L'A. conclut cette recherche en montrant
que la crédibilité théologique, historique et anthropologique de
Jésus de Nazareth ne prouve pas qu'il faut croire en lui, mais
suffit à montrer qu'il est raisonnable de se poser la question. Un
dernier chapitre, le plus développé, présente l'Église, sa
crédibilité basée sur le témoignage qu'elle porte à Jésus, son
fondateur, ainsi que sa place dans la foi des fidèles; il suit le
développement de celle-ci au cours des siècles, depuis le
témoignage apostolique sur lequel elle se fonde jusqu'à sa
formulation actuelle. Il conclut en mettant en lumière la valeur de
ce témoignage sous son triple aspect: apostolique, vécu dans la vie
chrétienne et appuyé dans l'un et l'autre cas par l'Esprit qui s'y
révèle.
Très bien documentées, ces pages solides présentent de façon claire
la doctrine et son développement historique, les positions du
Magistère, les arguments des théologiens catholiques et des autres
penseurs. Nous avons été intéressé par l'application qu'il fait de
la présentation, par Vatican II, de l'Église comme quasi-sacrement.
En tant que le signe visible (sacramentum tantum) n'est
pas identiquement la réalité qu'il signifie (res tantum),
mais lui est essentiellement lié (sacramentum et res), on
peut plus facilement comprendre (tout en les déplorant) les
faiblesses et les fautes de l'Église visible, semper
reformanda, comme l'a rappelé ce même Concile. - L. Renwart,
S.J.