Le pape François et la théologie du dialogue

(dir.) Pierre de Charentenay
Teologia - reviewer : Alban Massie s.j.

Une fois n’est pas coutume, nous attirons l’attention sur une revue. Chemins de dialogue, créée à l’Institut de Sciences et Théologie des Religions de Marseille, propose en effet dans son dernier fascicule semestriel un dossier intitulé : « Le pape François et la théologie du dialogue ». Y figurent des textes signés par deux jésuites, Michel Fédou (le dialogue de la prière dans les rencontres interreligieuses) et Mario Imperatori (la tension inévitable entre kérygme et dialogue), et trois enseignants de Marseille, Patrice Chocholski, Christian Salenson, Christophe Roucou, sur le dialogue comme méthode théologique.

Suit un florilège de 14 courts textes extraits surtout de discours du pape François sur les relations interreligieuses, du Discours à Al-Azhar (2017) à la rencontre de Bratislava (2021). Ces textes seront certes utiles à la réflexion, mais on regrette l’absence de renvoi aux sources officielles (le lecteur fera attention à vérifier l’origine des textes présentés ici sous la signature du pape : p. ex., p. 164, sous le chapeau introductif, on se demande si le premier paragraphe « Regarder le ciel qui nous livre un message d’unité… » fait partie du discours du pape dans la plaine d’Ur le 6 mars 2021 alors que le site internet du Vatican ne mentionne pas ce paragraphe.

À côté de ce dossier, Marie-Laure Durand (Paris et Leuven) et Emmanuelle Main (Jérusalem) offrent une réflexion commune sur « Le mystère d’Israël ? Pistes de recherche » (p. 179-214). Il s’agit d’une analyse du document « Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables… » écrit en 2015 par la Commission pontificale pour les rapports religieux avec le judaïsme. Est discuté aussi l’article écrit par Josef Ratzinger – Benoît xvi en réponse au document. Des pistes intéressantes pour le dialogue sont esquissées (parler des juifs plutôt que du judaïsme et oser risquer de se laisser déplacer dans la foi au Christ en tant que fils d’Israël) et, ad intra, les deux A. invitent à réfléchir sur l’Église en termes de différenciation plutôt que d’englobement, pour reconnaître que l’on puisse « envisager que les juifs baptisés puissent avoir, en son sein, une vocation particulière en tant que fils d’Israël » (p. 211, n. 69). On peut espérer que le dialogue nous rapproche ainsi non seulement des autres mais aussi de l’Autre. — A. Ms.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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