Une deuxième partie prospecte le champ de la psychologie transgénérationnelle: comment des situations pécheresses d'enfermement ou de possessivité se transmettent dans les familles à travers des affectivités perverties; l'héritage du péché originel s'y trouve psychologiquement illustré. Ici l'analyste se penche sur l'oeuvre de Marcel Proust, examinant sa relation avec ses parents et grands-parents. À partir du Récit de Combray et Du côté de chez Swann, elle montre combien néfaste peut être, pour des enfants, l'influence de deux parents qui ne vivent pas leur différence dans une alliance, car ils sapent toute vie morale en ne permettant pas la reconnaissance du plaisir et de sa limite. Dans la troisième partie, basée sur l'étude de La prisonnière de Proust, nous assistons à la subversion de tout vrai rapport à soi et à autrui par l'envie qui idolâtre l'Autre - ici, la Femme - pour mieux le posséder, dénaturant tout sentiment et murant dans l'ennui et le désespoir. Quelques conclusions fortes, en forme de constat, dénoncent l'effet destructeur du péché d'envie sur la personnalité.
Avec une perspicacité impitoyable, l'A. met à nu les motivations inconscientes des grands héros littéraires, mais elle nous renvoie aussi à nous-mêmes pour nous révéler, tels les prophètes d'Israël, nos perversions insoupçonnées. Une lecture qui interpelle et désinstalle, invitant à la conversion. - J. Radermakers, S.J.