Comme déjà noté lors de l'éd. précédente
(voir NRT 122, 2000, p. 499), ces 83
lettres de Luther à une quarantaine de femmes (aujourd'hui mieux
connues), ne représentent certes qu'un peu plus de 3 % de sa
correspondance, mais c'est une « proportion infiniment plus
élevée que la plupart des épistoliers d'alors » et elles
donnent un portrait du Réformateur généralement attachant.
6 chap. traitent respectivement des relations entre mari et
femme, puis entre Martin et Catherine Luther (20 lettres
reçues), avec des filles de la noblesse, des « nonnes
défroquées » et des veuves, des figures marginales comme la
sorcière ou la prostituée, avant un chap. présentant les défauts et
qualités féminins selon Luther. L'analyse des conseils matrimoniaux
souvent adressés aux épouses de pasteurs ou à leurs maris permet en
tout cas de confirmer que pour le Réformateur, les conjoints sont
égaux en ce qui concerne la discipline du mariage (conclusion,
p. 121), sauf dans les cas si politiquement marqués de la
bigamie du Landgrave de Hesse ou de la double vie conseillée à
l'abbé de Fulda. Il faut répéter que les échanges épistolaires de
Martin avec Käte Luther constituent un témoignage exceptionnel à
cette époque, conforme néanmoins au message biblique et à l'idéal
féminin chrétien - alors que « l'idéal masculin est resté
d'essence païenne ». L'annexe recense chronologiquement les
lettres reçues (9) et envoyées (83), propose une bibliographie
sélective très intéressante, avant un triple index des références
bibliques, des noms cités et des lieux évoqués - N. Hausman
s.c.m.