La lettre pascale Ecclesia de Eucharistia a suscité dès sa
publication des commentaires moins qu'élogieux. On saura donc gré
au Cardinal G. Danneels d'avoir, dans l'édition française la plus
précoce, donné le ton d'une approche plus irénique en présentant
simplement les lignes de force du document, soutenues in fine par
les suggestions pastorales de M. Salamolard. Dans l'autre version
française, le théologien de la Maison pontificale ne pouvait que
souligner la cohérence du texte, inscrit dans la trilogie classique
sacrifice-présence-banquet (ch. I de EdE) et construit autour du
thème central qu'est l'Eucharistie dans son rapport avec l'Église
(ch. II, III, IV). Le commentaire final de Ch. Morerod éclairera
tous ceux préoccupe le dialogue oecuménique; il exhume notamment la
lettre du Cardinal J. Willebrands proposant, en 1985, une nouvelle
profession de foi anglicane qui permettrait la reconnaissance du
rituel des ordinations désavouées par Léon XIII en 1896. Disons
encore d'un mot, au sujet de l'encylique elle-même, qu'elle ne doit
pas être entendue seulement à partir de ses silences (sur la place
structurante de la Parole de Dieu dans la célébration, sur l'aspect
de mémorial tellement souligné par la théologie biblique
aujourd'hui), mais aussi pour ce qu'elle signifie dans la vie de
l'homme qui voit s'y récapituler chaque jour sa vie de prêtre,
d'évêque, de pape. Une méditation personnelle qui pourrait être
plus réfléchie, dogmatiquement. - N. Hausman, S.C.M.