Le projet de cet ouvrage collectif sur les psaumes royaux, en
particulier les Ps 2; 72; 89; 110, est d'une part de montrer
combien ces textes sont enracinés dans l'idéologie royale du
Proche-Orient ancien et, de l'autre, que la pensée biblique donne à
cette pensée une physionomie toute particulière. En outre, les A.
entendent prouver que ces psaumes ont une fonction programmatique
dans le psautier. Le volume est le fruit d'un colloque organisé par
la faculté de théologie évangélique de l'université de Munich le 31
mai 2000. Les contributions sont au nombre de sept. K. Koch
retrouve dans les psaumes royaux, surtout les Ps 2 et 110, maints
éléments communs à l'idéologie royale égyptienne. Les psaumes sont
donc anciens et ils ont été réutilisés à l'époque postexilique
parce qu'ils entretiennent l'espoir d'une victoire contre les
ennemis et qu'ils exaltent une figure royale avec laquelle le
peuple d'Israël aime s'identifier. E. Otto élargit l'enquête pour
étudier les Ps 2, 18, 72 et 89 dans le contexte de la légitimation
des souverains en Égypte et en Assyrie. L'influence de cette
dernière serait devenue prépondérante à Jérusalem au VIIe siècle
av. J.-C. E. Zenger aborde le Ps 72 à l'intérieur des Ps 2-89 du
point de vue de l'histoire de la rédaction, rédaction sous-tendue
par une dialectique entre le désir de restauration et l'utopie. B.
Janowski présente une étude très fouillée du Ps 72. Lui aussi puise
généreusement dans l'iconographie et l'idéologie royales d'Égypte
et de Mésopotamie, mais il y ajoute une rigoureuse analyse du
texte. M. Arneth reprend le même psaume 72 dans son contexte
culturel. Il confronte le texte biblique entre autres avec un hymne
composée pour le couronnement d'Assurbanipal, ce qui confirmerait
l'influence néo-assyrienne sur la composition du Ps 72. F.-L.
Hossfeld examine le Ps 89 dans sa relation au quatrième livre du
Psautier (Ps 90-106). H.U. Steymans prolonge une ligne générale du
recueil puisqu'il situe le Ps 89,4-5.20-38 dans le sillage d'une
série d'oracles royaux provenant de la cour royale de l'empire
néo-assyrien. Il en va de même pour l'oracle dynastique de 2 Sam
7,8-17. Le Sitz-im-Leben du Ps 89 est sans doute la situation de
trouble qui se présente à chaque interrègne et le psaume peut être
appelé «cantate pour la mort du roi». Le Ps 2 serait quant à lui le
psaume chanté pour l'intronisation du nouveau roi, la crise une
fois surmontée. Le volume est richement documenté, il contient
entre autres de nombreuses reproductions iconographiques et les
articles sont en général suivis d'une bibliographie. Un index des
citations conclut un ensemble qui requiert sans des lecteurs
habitués à récolter le prix de leurs efforts après une course de
longue haleine. Ils ne le regretteront certainement pas. - J.-L.
Ska, S.J.