L'A., initié au bouddhisme, formé au Mont Athos, prêtre dominicain
puis orthodoxe. Pionnier de la psychologie transpersonnelle, braqué
sur l'Être, l'ouvert, le penché sur nous, l'Amour au delà de tout.
Passionné pour saint Jean, séduit par l'évangile de Thomas et celui
de Marie-Madeleine où il voit comme «l'inconscient du
christianisme». Fondateur de l'Institut pour la rencontre et
l'étude des civilisations (oecuménisme) et du Collège international
des thérapeutes (aide spéciale aux mourants), il nous livre un
message profond, chaud, dense et accessible, une voix d'espérance
dans le Réel.L'attention correctement orientée sans mensonge (p.
ex. l'idolâtrie de la performance survoltée, stressée et illusoire)
et sans qu'on tronque la réalité (si on ne la réduit pas à ce qui
se voit, si on ne s'arrête pas à notre rationalité abstraite, myope
et inadéquate), est le seul remède qui nous sorte de l'enfer de
notre aveuglement, de nos fausses oppositions et de l'oubli du
meilleur de nous-mêmes et de l'Être. Notre source, qui nous
éveille, nous enveloppe, nous libère, nous ouvre infiniment au delà
de nos limites (sinon désespérées), de l'absence d'amour où l'on
étouffe, car nous valons ce que valent nos relations, et notre
néant provisoire est béance sur une Plénitude qui donne plus à
notre quotidien et peut donner à nos moindres gestes une portée
éternelle.Avec une clarté quasi expérimentale, J.-Y. Leloup étudie
les différentes modalités de présences réelles, incarnées, que nous
pouvons constater sans avoir prise sur leur réalité, y compris les
présences spirituelles angéliques (bons et mauvais esprits à
discerner), la présence nourriture eucharistique, les énergies
divines, la présence du Serviteur Souffrant, thérapeute de ses
bourreaux, la présence nuptiale dans le Cantique des Cantiques. Il
y a unicité de présence dans tous ces modes, celui qui est au delà
de l'espace-temps devient le Souffle de notre souffle, nous
christifie dans une transformation au niveau de l'être, une
théôsis, une guérison, celle des Béatitudes, en nous rendant selon
notre disponibilité doux et humbles de coeur. On rejoint ici la
vraie prière, l'hésychasme, la mémoire attentive de l'Être au coeur
de la vie quotidienne. Dans cette alliance, le Christ ne nous est
plus extérieur, nous devenons tous ensemble son propre Corps. - G.
Navez, S.J.