Le présent recueil est le fruit de deux colloques tenus à Moscou et
à Kiev en 2006. Les cinq premiers articles présentent une approche
comparative de Soloviev (1853-1900) et de Maritain (1882-1973). P.
de Laubier y traite de l'éthique; E. Pribytkova, de la loi
naturelle et des droits de l'homme; K. Marek, des mystiques
non-chrétiennes. V. Zielinsky évoque alors le mystère d'Israël: «la
plénitude du christianisme embrasse le judaïsme; la plénitude du
judaïsme est le christianisme» (Soloviev); «Les yeux bandés, la
Synagogue chemine encore dans l'univers des desseins de Dieu»
(Maritain). Ce thème de la «question juive» est repris par M.
Fourcade: le «retour d'Israël» que Maritain espère dans le cours de
l'histoire, Soloviev le situe à la fin des temps. Dans l'article
suivant, M. Guittat-Naudin présente Soloviev (qui a visité Paris en
1888 et 1893) comme un pont entre l'Orient et l'Occident. Est-il
uniate (cf. le «Newman russe» de Mgr d'Herbigny) ou oecuméniste? Il
communie dans l'Église catholique en 1896; il reçoit les derniers
sacrements d'un prêtre orthodoxe en 1900. Balthasar considère comme
«stupéfiante» la parenté entre sa conception de la divino-humanité
(la sophia, intermédiaire entre la transcendance et le monde créé)
et l'intuition teilhardienne. La dernière partie de l'ouvrage est
entièrement consacrée à la pensée de Maritain: métaphysique et
sagesse chrétienne (Y. Floucat); intuition poétique (G.A.
Streltsova); loi et droit (V. Possenti); connaissance rationnelle
de l'existence de Dieu (B. Hubert); dignité de la personne (M.
Boyancé). - P. Detienne sj