La Trinité, le mystère central de notre foi, n’est pas comme tel accessible à la raison philosophique, dont l’objet est avant tout l’être intramondain. La philosophie peut pousser son investigation jusqu’aux confins de l’Être absolu en tant que principe et fin de la réalité créée. Dans sa démarche formelle elle met en œuvre une logique des nombres et des oppositions, qui est adaptée à cette réalité mais ne se fraie pas de voie à l’intimité de l’Être divin. En tant que « mystère caché en Dieu », celui-ci ne peut « être connu s’il n’est divinement révélé »1. À la différence de la philosophie, dont la raison et la méthode se meuvent dans l’ordre naturel, la théologie part du mystère d’auto-expression et auto-communication de Dieu. Dans l’économie vétéro- et néotestamentaire, la raison théologique aperçoit bien plus que ce que la pensée…