Ignatius von Loyola. Mystik - Theologie - Kirche

G. Maron
Spiritualiy - reviewer : Bernard Pottier s.j.
Rares sont les études protestantes concernant Ignace. Karl Holl écrivit sur les Exercices en 1905, mais le plus important chercheur évangélique sur Ignace est Heinrich Boehmer qui publia dans les vingt premières années du XXe siècle (p. 274). S'inspirant d'un mot de Hugo Rahner, Maron veut dépasser l'Ignace hagiographique, intégrer les connaissances historiques et psychologiques déjà acquises, pour aborder enfin l'Ignace théologique (il apprécie la recherche de Meissner qui n'est pourtant pas sans risques, dit-il p. 7). Il suit les travaux de Knauer (p. 7 et 147), connaît et critique les traductions de Przywara et Balthasar; il peut même être considéré comme un érudit de l'histoire de la spiritualité catholique. Il signale qu'au début de la Compagnie en Allemagne, Ignace y était méconnu. Certains, et non des ignorants, attribuaient cette fondation à Canisius ou même à Cafara, celui qui est devenu le pape Paul IV (p. 270).
C'est ainsi qu'il aborde la théologie d'Ignace liée au contexte de sa biographie, et l'étudie en particulier sous l'angle de l'Écriture, de la mystique, de l'ecclésiologie et de la christologie. Disons surtout un mot de la mise en évidence de son ecclésiologie. Même l'Imitation de Jésus Christ critique l'Église. Chez Ignace, aucune trace d'une telle critique car elle est remplacée par une critique en actes: remédier à la situation (p. 131). Il le fit en particulier en devenant un réformateur d'envergure dans le domaine intellectuel, surtout par la fondation du Collège romain, faisant de Rome un authentique centre d'études; c'est avec lui et après lui (notamment lors de la suppression de la Compagnie), que Rome centralisa également les formations ecclésiastiques. Une intéressante comparaison avec les trois «solus» de Luther conclut que Luther va de l'Église à la liberté, tandis qu'Ignace va de la liberté à l'Église. - B. Pottier, S.J.

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