Né à Marseille, à une époque où la ville connaissait une assez
forte croissance démographique et industrielle, dans une famille
relativement aisée et profondément chrétienne, J.-B. Fouque fut
ordonné prêtre en 1876. Sans doute sera-t-on étonné d'apprendre
qu'il restera vicaire toute sa vie - dont les 38 dernières années
de sa vie dans la paroisse de la Sainte-Trinité, plus connue sous
le nom de la Palud -, sans jamais recevoir la responsabilité d'une
paroisse; mais très tôt, il se penchera sur toutes les formes de
pauvreté rencontrée dans sa ville - enfants abandonnés,
filles-mères, domestiques, malades et vieillards - et sera à la
tête de ce que l'on pourrait appeler un véritable «réseau de la
charité», à tel point qu'on en vint à le surnommer le «saint
Vincent de Paul marseillais»; encore faut-il ajouter qu'il s'adonna
avec une même ardeur aux ministères plus spécifiquement
spirituels.
Nommé postulateur de la cause de l'abbé Fouque en 2002, l'A. en
donne ici un portrait particulièrement séduisant, accompagné de
nombreuses citations de témoins et de photos d'époque qui
permettent encore mieux de se rendre compte de l'action de ce
prêtre et du contexte. Certes la «manière» de l'abbé Fouque n'est
plus celle que privilégieraient spontanément nos contemporains;
mais en fin de compte, un tel livre ne peut que rappeler que la
pauvreté n'a pas d'âge et exige une attention de tous les instants.
- B.J.