Que dit Vatican II, ce Chalcédoine de l'ecclésiologie? Il parle d'une sainteté véritable, bien qu'imparfaite: sancta simul et semper purificanda… tandis que Jean-Paul II affirme devant les Cardinaux (1994) que l'Église, sainte comme Corps du Christ, est aussi pécheresse (è anche peccatrice) comme communauté d'hommes pécheurs. L'A. en appelle à la personnalité de l'Église: non pas subsistante, non pas morale, mais mystique. Elle a pour archétype Marie, que Vatican II a considérée non pas à part, mais à l'intérieur de l'Église: la mariologie est une partie de l'ecclésiologie. De même que Marie, bien qu'immaculée, n'a cessé de progresser, ainsi l'Église est perpétuellement rénovée par l'Esprit. Il reste que le fait que l'Église, sacrement du Christ, ne soit jamais engagée dans le péché de ses membres, ne l'empêche pas de faire pénitence. Cette pénitence concerne les institutions et les structures. L'A. préfère parler de structures de péché et de culture de mort plutôt que de péché collectif. Les péchés de ses membres, manquements à la grâce, sont des manquements à l'Église: ils ne la souillent pas. - P. Detienne, S.J.
Que dit Vatican II, ce Chalcédoine de l'ecclésiologie? Il parle d'une sainteté véritable, bien qu'imparfaite: sancta simul et semper purificanda… tandis que Jean-Paul II affirme devant les Cardinaux (1994) que l'Église, sainte comme Corps du Christ, est aussi pécheresse (è anche peccatrice) comme communauté d'hommes pécheurs. L'A. en appelle à la personnalité de l'Église: non pas subsistante, non pas morale, mais mystique. Elle a pour archétype Marie, que Vatican II a considérée non pas à part, mais à l'intérieur de l'Église: la mariologie est une partie de l'ecclésiologie. De même que Marie, bien qu'immaculée, n'a cessé de progresser, ainsi l'Église est perpétuellement rénovée par l'Esprit. Il reste que le fait que l'Église, sacrement du Christ, ne soit jamais engagée dans le péché de ses membres, ne l'empêche pas de faire pénitence. Cette pénitence concerne les institutions et les structures. L'A. préfère parler de structures de péché et de culture de mort plutôt que de péché collectif. Les péchés de ses membres, manquements à la grâce, sont des manquements à l'Église: ils ne la souillent pas. - P. Detienne, S.J.