La foi peut se définir de manière abstraite. Mais avant tout elle
se raconte, comme un témoignage. Pour que l'objet de notre foi
devienne crédible, il faut que notre manière d'être, de vivre, de
rencontrer autrui se dise à travers le temps et l'espace, en
paroles et en gestes. Si nous désirons le transmettre, nous en
faisons le récit: tel est le propos de la catéchèse
narrative.Quelques spécialistes de ce type de catéchèse, réunis en
congrès en mai 2010 à Cracovie, nous rapportent ici l'essentiel des
débats. E. Biemmi (Vérone), président de l'équipe européenne de
catéchèse, ouvre le feu, invitant à entrer dans l'itinéraire
initiatique narratif. D. Villepelet (Paris) étudie la notion de
narrativité chez P. Ricoeur. Chr. Theobald (Paris) s'attache à la
régulation ecclésiale de la structure des récits. A. Barbi (Vérone,
Vienne) renchérit sur le thème en analysant la force transformante
du récit. M. Scheidler (Dresde) examine comment l'Église est le
lieu de l'apprentissage d'une communauté de narrateurs, avec
quelques schémas suggestifs. J. Molinari (Paris) propose une
relecture du congrès en exposant la dimension narrative de la
catéchèse, avec A. Fossion (Bruxelles) qui met un point final à
l'ouvrage en réfléchissant encore sur l'enjeu du récit.Les
catéchistes se régaleront de ces aperçus éclairants, et ils
s'exerceront à donner à leur enseignement l'allure d'un récit
suscitateur de foi. Ils ne seront pas les seuls à en profiter: la
Bible n'est-elle pas tout entière ce grand récit de la foi? À lire
et à relire. - J. Radermakers sj