Bien que les deux grandes épopées de l'Inde hindoue demeurent objet
de fascination, leur masse risque de décourager lecteurs… et
traducteurs. Les versions françaises existantes étaient jusqu'il y
a peu, soit vieillies et introuvables (Râmâyana), soit incomplètes
(Mahâbhârata). Il convient cependant de signaler, parmi les
parutions récentes, une traduction intégrale du Râmâyana de Vâlmîki
parue en 1999 dans la Pléiade (LVIII-1943 p.) sous la direction de
Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher. Quant au Mahâbhârata
attribué à Vyâsa, un récit condensé et son interprétation par M.
Biardeau ont paru en deux tomes (1118 et 942 p.) au Seuil (2002)
tandis que trois volumes d'extraits regroupés par thèmes sont en
cours de publication aux Presses de l'Université Laval. - Présentée
en format poche, la nouvelle version condensée des deux oeuvres se
lit aisément; en mettant à la portée du plus grand nombre un récit
alerte, cette «élégante paraphrase» (préf. d'Olivier Lacombe)
propose des clefs majeures pour entrer dans l'univers hindou d'il y
a quelque vingt siècles. C'est bien le texte classique en langue
sanskrite qui se trouve à la base de cette double publication, de
sorte que le sens du sous-titre «conté selon la tradition orale»
n'apparaît pas clairement, sinon dans la mesure où le traducteur
dit s'être inspiré, pour la sélection des «fragments les plus
caractéristiques», de «l'usage des conteurs populaires du sud de
l'Inde». - J.Sch.