De par son insertion ecclésiale (consacrée de la Communauté des
Béatitudes), Sylvaine Lacout s'est beaucoup intéressée aux racines
juives du christianisme. Dans la même coll., elle a déjà
publié Le shabbat biblique. Temps pour Dieu, repos de
l'homme, respect de la création (2009), fruit d'un
mémoire de master en théologie défendu à l'Inst. cath. de Paris.
Dans ce nouvel ouvrage, et cette fois-ci dans le cadre d'une
recherche doctorale menée dans la même institution (sous la dir.
d'O. Artus), elle poursuit sa réflexion et approfondit le
thème du shabbat en lien avec la terre et à partir d'une analyse de
Lv 25-26. En contexte de crise environnementale, il n'est pas
difficile de percevoir la pertinence du sujet. Les lecteurs attirés
par le titre pour des motifs écologiques pourront toutefois passer
rapidement le 1er chap. qui dresse un état de la
recherche peu novateur sur la question complexe de la « Loi de
sainteté » (Lv 17-26). Les 3 chap. suivants, même si
les analyses qui y sont conduites dépendent parfois d'hypothèses
rédactionnelles difficiles à vérifier, permettent, par contre, une
lecture suivie du texte de Lv en honorant la fonction structurante
qu'y joue le « principe sabbatique ». On a là
certainement une clé de lecture essentielle de cette législation et
c'est tout à l'honneur de S. Lacout de l'avoir mise en
lumière. Il est toutefois regrettable que dans ce genre de
publication à prétention « scientifique », l'A. omette
trop souvent de citer toutes ses sources (voir p. ex.
p. 51, la structure de Lv 23,2-3 empruntée directement du
commentaire de J. Milgrom, Leviticus 23-27. A
New Translation with Introduction and Commentary, New York,
Yale University Press, 2001, p. 1952 et non référencée en
note). De même, de bonnes bibliographies existant déjà sur le
sujet, on pouvait s'attendre à ce que celle qui est fournie dans
l'ouvrage soit au moins mise à jour : la thèse de
S.-J. Kim, Se reposer pour la terre, se reposer pour
Dieu. L'année sabbatique en Lv 25,1-7(coll.
BZAW 430, Berlin, De Gruyter, 2012), pourtant en plein sur le
même sujet, n'y figure pas. - D. Luciani