Cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat, prend place parmi la
longue théorie des publications qui ont marqué le centenaire de la
loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État en France.
L'ouvrage présente une particularité: il s'agit d'une étude d'un
cas spécifique, soit un diocèse, encore que celui-ci, on le devine
aisément, occupe une place particulière dans l'Hexagone. En se
basant sur une documentation abondante et variée - notamment les
bulletins paroissiaux -, l'A. a suivi un parcours qui va de la
présentation du diocèse et de ses entités à la fin du régime
concordataire, ainsi que de ses figures marquantes, jusqu'aux
premiers temps du fonctionnement de la nouvelle législation. Avant
comme après la rupture, la situation n'a jamais été idéale: le
régime concordataire avait ses avantages, mais aussi ses
inconvénients, et la religion ne s'en portait pas nécessairement
mieux. Et rien ne disait a priori qu'une séparation serait un
désastre absolu, même si à ses débuts, il fallut se réorganiser en
profondeur, obligation qui pouvait être malaisée par bien des côtés
du fait de positions parfois très tranchées dans le chef des
interlocuteurs.
Mais en fin de compte, si l'Église de Paris subit des dommages, les
avantages ne furent pas absents: clercs et laïcs se virent
contraints à davantage prendre en charge leur propre communauté. Au
vu de cet exemple, on est finalement amené à constater que l'Église
peut s'accommoder de bien des régimes, étant bien entendu que
beaucoup de choses dépendent autant des principes - et il ne faut
jamais oublier que le catholicisme entend avoir son opinion sur
toutes les composantes de la vie humaine - que des «humeurs» des
partenaires. Et la bonne volonté n'est pas nécessairement la chose
la plus équitablement répandue parmi les hommes, à commencer par
les hauts responsables. - B.J.