Lettere al fratello Giacomo (1880-1888), éd. M.T. Falzone
V. CusmanoHistory - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Sa soeur, Vincenzina (1826-1894) suivit son frère après avoir essayé de le détourner de ces folles entreprises à cause de sa faible santé, puis elle le seconda efficacement. Chargée du groupe des «dames de charité», elle s'opposa d'abord à la création des «Servantes des pauvres», puis, là aussi, elle collabora loyalement et entra dans la congrégation dont elle devint vite Supérieure Générale. C'est de là que date la correspondance avec son frère. Ces lettres nous font connaître le détail de l'oeuvre «la bouchée de pain» et de la congrégation féminine à ses débuts, avec toutes les questions qui se posaient. On y découvre l'importance que l'aide aux pauvres a prise chez les autorités civiles et religieuses, mais aussi les nombreuses promesses non tenues par elles. La politique fausse le jeu. On pénètre dans les réalités sociales de ce temps en Sicile et les différences entre les régions de la côte et celles de l'intérieur. Les soeurs aussi reflètent leurs milieux avec qualités et défauts. La spiritualité de Vincenzina fait écho à celle de son directeur spirituel à Palerme, don Turano. On peut la connaître en lisant sa correspondance avec lui, car elle a déjà été éditée, tout comme les réponses du frère à sa soeur.
Les 231 lettres de Vincenzina à son frère sont de la main de la soeur, sauf à la fin, où elles sont dictées à sa secrétaire qui est aussi sa nièce. L'éditrice explique les quelques obscurités rencontrées et corrige certaines petites erreurs manifestes. Elle a groupé les lettres dans l'ordre chronologique d'après les lieux d'où elles furent envoyées avec leurs contextes particuliers: Palerme, Agrigente, Valgarnera, Monreale, San Cataldo et Canicati. Un index reprend les noms propres.
Il est précieux de trouver tant de détails concrets, observés par une femme, sur les religieuses, les pauvres, le clergé et les laïcs pour mieux comprendre certains milieux et les problèmes d'une époque. - B. Clarot sj