Lex orandi - lex credendi. Beiträge zur liturgischen und systematischen Theologie in altkatholischer Tradition, éd. U. von Arx

Herwig Aldenhoven
Theology - reviewer : Alban Massie s.j.

Urs von Arx, avec la collaboration de Georgiana Huian et Peter-Ben Smit, réunit ici plusieurs textes de l’Autrichien Herwig Aldenhoven (1933-2002) sur la théologie liturgique et systématique dans la tradition vieille-catholique. Rappelons que ces Églises dites de l’Union d’Utrecht réunissent les communautés catholiques ayant refusé l’apport dogmatique de Vatican i sur l’infaillibilité et la primauté pontificales.

Professeur à la Faculté de théologie catholique-chrétienne de l’Université de Berne, H.A. était une figure de l’Église chrétienne-catholique de Suisse. Il s’était investi toute sa vie dans l’étude des textes liturgiques et de l’évolution des formules dogmatiques. Le titre de ce volume est éloquent : c’est la tradition chrétienne qui doit être scrutée pour donner à l’Église les repères qui lui permettent de continuer son chemin. Les éditeurs ont donc regroupé les textes en 4 parties : la 1re est liturgique, avec en premier lieu la reprise de la dissertation doctorale d’A. (1971) étudiant la présentation des dons et l’épiclèse dans l’histoire et ses conséquences sur la structure de la prière eucharistique dans la liturgie vieille-catholique. La 2e partie est dogmatique, axée sur la question pneumatique, ce qui ne manque pas d’influencer sur la compréhension de l’Église. La 3e partie est logiquement ecclésiologique (avec notamment le dialogue entre vieux-catholiques et orthodoxes) ; finalement, les éditeurs ont réuni des études portant sur des questions de théologie fondamentale et d’œcuménisme réunies sous le titre Glaubensrechenschaft : on notera ici les réflexions sur l’Église comme communauté conciliaire, sur l’ordination des femmes, sur le rôle du pape dans l’ensemble de la chrétienté… L’ouvrage se termine sur l’évocation de la vie-même de l’A. dont quelques photos sont montrées.

Intéressante est l’évolution de sa position sur la question de l’ordination des femmes (p. 397-401 et 402-413). Dans un premier texte, en 1977, Aldenhoven écrit au moment où la question agite un certain nombre de théologiens catholiques-romains auxquels il s’oppose et dont il regrette l’indigence des arguments. Il fonde sa réflexion sur la symbolique : « comme la relation entre le Christ et l’Église correspond à la relation homme-femme, il doit en être de même pour la relation entre les titulaires du ministère apostolique et l’Église qui leur est confiée » (p. 398). Il ajoute que « l’ordination des femmes ne peut pas être comparée à l’ouverture de professions civiles autrefois fermées aux femmes (…) parce que le caractère symbolique particulier du ministère apostolique n’a pas d’équivalent dans une profession civile » (p. 400). Dans le débat, il invite alors à ce que le ministère confié aux femmes permette à l’être homme et à l’être femme de manifester « leur signification théologique particulière » (p. 398). Mais, en 1995, il estime que l’image christologique de l’époux et de l’épouse est grevée de « la prééminence patriarcale de l’homme sur la femme » et que l’on ne peut utiliser cette image que pour l’amour mutuel du Christ et de l’Église, pas pour la « prééminence » du Christ sur l’Église : « En déduire que le prêtre doit être un homme est une utilisation abusive de l’image » (p. 412). On pourra quand même se demander si l’argument portant sur la dichotomie amour mutuel/prééminence est obligatoire. En tout cas, l’Église chrétienne-catholique de Suisse a autorisé l’ordination des femmes en 1999.

Autant de textes qui étaient dispersés et connus seulement de petits groupes et qui expliquent notamment pourquoi cette Église se tourne davantage vers l’Orient que vers Rome sur le chemin œcuménique (voir « Zwei Kirchen auf dem Wege sur Einheit », p. 397) sont à présent des sources très utiles pour le dialogue œcuménique. — A.Ms.

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