Un juriste, quatre praticiens, deux moralistes confrontent leurs
expériences et partagent leurs réflexions lors d'un symposium
(2006) à l'École Cathédrale de Paris, consacré aux questions
relatives à la fin de la vie. Ils analysent la Loi Léonetti du 24
avril 2005, qu'ils replacent dans un contexte de relativisme
favorable à l'euthanasie, et dont ils relèvent à la fois les
mérites et les imprécisions. À propos des patients en réanimation
et des vieillards en gériatrie, ils évoquent des notions telles que
l'obstination déraisonnable, les soins futiles, inutiles et
disproportionnés, la dignité du mourant: la thérapie palliative
privilégie la qualité de vie, présente et future, plutôt qu'une
'survie' qui prolonge la mort. L'arrêt des traitements actifs
(chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie…) ne signifie ni un
abandon de la personne, à laquelle est due une patiente écoute, ni
une cessation des soins de base (alimentation et hydratation…) ou
de confort. Les décisions sont prises, au cas par cas, en équipe
pluridisciplinaire qui en évalue les bénéfices, les contraintes et
les risques ce qui rend indispensable une collégialité qui s'étende
à la secrétaire, au stagiaire et à l'agent de service. À noter que
la formation médicale survalorise la thérapeutique aux dépens de
l'accompagnement. À lire. - P. Detienne sj