Relectures de l'Escriptura a la llum del concili Vaticà II. I. « La vinya »

(éd.) Armand Puig i Tàrrech
Holy Scripture - reviewer : Jean Radermakers s.j.
À l'occasion du 50e anniv. de Vatican ii et spécialement de la constitution Dei Verbum, l'infatigable exégète-éditeur catalan Armand Puig i Tárrech publie 2 vol. d'un haut intérêt qui mettent heureusement en évidence la fécondité nouvelle de l'interprétation scripturaire dans l'Église de ce temps. Du texte massorétique à l'herméneutique patristique, les deux présents vol. déploient l'éventail des différentes méthodologies utilisées dans la tradition juive et chrétienne. Le 1erest consacré au « Cantique de la vigne » (Is 5) avec ses relectures, le 2d s'attache à la réception du récit du « Serpent d'airain » (Nb 21) avec sa réinterprétation par Jn 3.
Le 1er tome débute par une magistrale introd. de trois exégètes de la Fac. théol. de Catalogne (E. Cortès, A. Puig i Tárrech, J.O. Tuní i Vancells) sur la signification de la constitution conciliaire Dei Verbum 50 ans plus tard : l'Écriture comme « âme de la théologie ». Suivent 6 études qui se rapportent au « Cantique de la vigne » (Is 5,1-7). Le « jugement » dans le texte biblique et le targum (J.R. Marin i Toner), dans les manuscrits de la Mer morte (J.F. Etwolde), ses réinterprétations évangéliques (A. Puig i Tárrech), ses allusions dans les synoptiques (J. Rius-Camps) et spécialement dans la parabole des vignerons en Lc 20,9-19 (J. Read-Heimerdinger), puis chez les Pères de l'Église (J. Sastre i Portella).
Dans le 2d tome, le thème du « Serpent d'airain » (Nb 21,4-9) est expliqué d'abord dans le texte hébraïque, comme un « tissu d'énigmes » (J.-L. Ska), puis dans son contexte des Nombres et en ouverture néotestamentaire (J. Cervera i Valls) et reprise dans une interprétation métaphorique (F. Ramis Darder). Viennent ensuite une analyse du targum (E. Cortès), une interprétation psycho-symbolique du récit des Nombres et de la reprise johannique (A. Pou Muntaner) avec un approfondissement de Jn 3,11-21 (J.O. Tuní Vancells), avant d'entendre l'explication du Juif Philon (D. Roure) et celle des Pères du iie s. avec Origène (A. Viciano i Vives).
Nous avons là une démonstration de la subtilité et de la liberté des exégètes de la double tradition judéo-chrétienne. En même temps, nous percevons mieux la relation vitale qui existe entre l'AT et le NT et nous comprenons davantage la genèse de la réflexion théologique qui se fait jour à travers ces multiples relectures, loin des interprétations fondamentalistes ou historicisantes. En tout cas, ces études savantes montrent bien comment la Parole de Dieu travaille l'esprit du lecteur et l'interpelle dans sa foi. - J. Radermakers s.j.

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