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D’Isaïe à Jonas : les ailes de la colombe

Jean-Pierre Sonnet s.j.
Pourquoi Jonas s’appelle-t-il donc yōnāh – « colombe », en hébreu ? L’article examine la filière poétique de ce nom dans un phénomène d’intertextualité entre Jon 1,3 – Jonas fuyant en bateau vers Tarsis – et Is 60,8-9 où les bateaux de Tarsis affluant vers Jérusalem sont assimilés à des colombes volant vers leurs colombiers. Jonas est ainsi la colombe qui vole à contresens. Ce faisant, il s’inscrit en faux dans l’universalisme qui se déclare en Is 50-66, et dans le dessein divin.

La métaphore n’est pas un accident ornemental de la Bible mais l’un de ses modes de pensée dominants.

Northrop Frye1

Le prophète biblique est toujours aussi poète et c’est là un paradoxe remarquable. Les prophètes d’Israël ont en effet inlassablement affronté l’histoire dans ses contingences et ses urgences. Pour ce faire ils ont toutefois privilégié, dans leurs oracles et leurs exhortations, la forme du langage qui en est la décantation la plus lente : la forme poétique. Leur rhétorique, souvent cinglante, se double d’un recours au « ralenti » du poème. Pourquoi ? Sans doute parce que seule la poésie, dans son essentialité, permettait à leur parole de se maintenir dans sa propre essentialité. Surgissant dans les contingences de l’histoire, le discours prophétique révèle la différence et la radicalité des vues divines, et il le fait en…

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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