Laudate. Missel grégorien des fidèles

Collectif
Liturgia e pastorale - reviewer : Maxime Bollen

La parution de la nouvelle traduction du Missel romain en français (cf. NRT 143, 2021, p. 623-635) a donné lieu à une série d’autres publications connexes. Entre les ouvrages qui ont voulu aider à préparer la réception, p. ex. Découvrir la nouvelle traduction du Missel romain, 2019 (cf. NRT 142, 2020, p. 491) ; Présentation du nouveau Missel romain en langue française. À l’intention des fidèles, introd. du Card. R. Sarah (cf. NRT 143, 2021, p. 140) ou les ouvrages « pastoraux » comme Vivre la messe. La nouvelle traduction du Missel romain du SNPLS (cf. NRT 144, p. 170) ; Découvrir la liturgie eucharistique de P. Robert (cf. infra) ; Les mots de la messe de A à Z : nouvelle traduction du Missel de M. Wackenheim (Bayard), l’on trouve aussi une série de missels des fidèles. Outre le traditionnel « Jounel » mis au goût du jour ont paru un Missel des dimanches réalisé sous la houlette de la Conférence des évêques de France et le Missel Laudate réalisé sous la conduite de Thomas Diradourian et Jean-Xavier Salefran, liturgistes de la Communauté Saint-Martin et de Bruno Nougayrède des éditions Artège. C’est ce dernier ouvrage qui nous intéresse.

Rappelons que Saint-Martin n’en est pas à son premier essai en matière de livres liturgiques pour les fidèles habitués du grégorien. Il y a quelques années étaient publiées les Heures grégoriennes. Bréviaire latin français en 3 volumes qui mettaient « à la disposition des fidèles le trésor du chant grégorien et les textes français officiels de la Liturgie des Heures » (présentation de l’éd.). Selon cette même habitude de la Communauté, le missel Laudate propose l’ordo missæ en édition bilingue latin-français. Autre particularité : contrairement aux autres missels des fidèles, il propose en un seul volume les trois cycles des lectures du dimanche (années A, B, C), mais également les deux cycles des lectures de la semaine (années paires et impaires). S’ajoutent également une sélection des lectures « des communs » (saints, vierges, etc.), « pour intentions et circonstances diverses » (unité des chrétiens, épidémie, etc.) et pour les défunts.

Entrons plus avant dans la structure de l’ouvrage : après une table des fêtes mobiles, le calendrier des saints et une introduction à la liturgie (p. 23-58) se trouvent le temporal et le sanctoral. Vient ensuite l’ordinaire de la messe, suivi de la partie « Lectionnaire ». Suivent encore « Les sacrements », « La Prière chrétienne », « La liturgie des heures » ainsi que des chants grégoriens de l’ordinaire de la messe.

Les formulaires des messes se présentent en deux colonnes, de taille égale. Du côté gauche, l’on trouve le texte latin avec introït, collecte, graduel, trait, antienne d’offertoire, préface s’il y en a une spécifique, antienne de communion et prière après la communion. Du côté droit, se trouvent les mêmes éléments, en traduction française. Il est important de signaler qu’en français, il s’agit de la traduction du graduel et non des antiennes françaises reprises dans le missel. Les éditeurs ne manquent pas de spécifier ce choix : « Enfin, les textes des chants grégoriens ont fait l’objet d’une traduction lue qui n’est pas destinée à être dans la liturgie. En effet, ces textes sont souvent issus de versions anciennes de la Bible latine, qui ne correspondent pas toujours au texte moderne. Il nous a paru que les nuances exprimées par deux traductions proches donnaient de la résonnance à la Parole de Dieu. »

Toutes les lectures sont-elles vraiment présentes ? Il est évident que pour faire tenir l’intégralité des lectures présentes dans les lectionnaires nés de la réforme liturgique du concile Vatican ii, il a fallu faire certains choix. Pour mémoire, gardons en tête qu’avant le Concile, on utilisait à peine 1% de l’AT et 11% du NT contre, désormais, 13.5% (en ne comptant pas les Psaumes) et 90% des synoptiques et 55% des autres textes du NT. Les éditeurs du Laudate ont donc choisi de ne pas proposer les lectures des mémoires facultatives, s’appuyant sur le fait que les lectures du jour sont majoritairement choisies.

On peut encore signaler quelques interrogations à propos du Laudate. Par exemple, les Prières eucharistiques pour la Réconciliation et pour des Circonstances particulières sont imprimées à part, dans un livret appendice. On ignore pour quelle raison ces P.E. sont imprimées à part, étant pourtant reprises dans le missel d’autel, certes comme « Annexes à la liturgie de la messe » (p. 572s du Missel romain).

Puisse ce missel « contribuer à ce grand projet de renouveau pastoral et spirituel » (p. 6) dont notre Église a bien besoin et être un compagnon bénéfique de vie chrétienne pour tous les fidèles. — M.B.

newsletter


the review


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80