Je me souviens de mon premier exposé d’Écriture sainte, lors de mes études de théologie, et des affres dans lesquelles me plongeait sa préparation, à la fois du fait de mon incompétence supposée, et de cette tendance si parisienne consistant à chercher à tirer des idées brillantes du texte commenté (le texte devenant alors un simple faire-valoir). Heureusement, un frère du séminaire me sortit de cette agitation angoissée par cette apostrophe vigoureuse : « Cesse de te compliquer la vie, tu as seulement à dire ce que le texte dit ! » Cette tautologie en apparence simpliste m’a permis d’opérer un véritable retournement : non plus projeter ma lumière sur le texte mais me laisser éclairer par lui. L’Écriture se mettait à parler, à me parler, et il s’agissait pour moi de dire cette Parole. Elle cessait d’être un objet extérieur et devenait…